"Je suis ndau, j'ai presque 50 ans maintenant et mon père me la récitait toujours spécialement quand on repérait lesdits mariti (forme du pluriel) quand nous marchions dans les champs dans la région rurale où j'ai grandi..." -Misodzi Sithole

Riti - Chansons enfantines  zimbabwéennes - Zimbabwe - Mama Lisa's World en français: Comptines et chansons pour les enfants du monde entier  - Intro Image

Notes

* exactement "urubu à tête rouge"

Quand j'ai d'abord posté cette comptine, j'ai demandé si quelqu'un savait si cette comptine se récitait encore. Voilà la réponse que j'ai reçue de Misodzi Sithole:

Ceci est en réponse à la question sur si la comptine Riti se récite encore.

La réponse à votre question sur la comptine Riti est OUI !! Je suis ndau, j'ai presque 50 ans maintenant et mon père me la récitait toujours spécialement quand on repérait lesdits mariti (forme du pluriel) quand nous marchions dans les champs dans la région rurale où j'ai grandi. Je lui avais demandé ce que ça voulait dire et son explication était que c'était juste une imitation du cri de l'oiseau.

Je l'ai récitée à mes enfants qui sont maintenant de jeunes adultes et si par bonheur ils ont des enfants et que je vive assez longtemps pour aider à éduquer mes petits-enfants, je leur transmettrai le riche héritage ndau, pas seulement les chansons et les comptines mais aussi cette langue très unique. Ce n'est pas facile de les élever dans la diaspora mais c'est un défi que je relèverai avec enthousiasme à un certain moment. Sa version était :

Riti, riti, mwana warashika
Ndizvo, ndizvo titsongerere
Riti, riti, mwana waoneka
Ndizvo, ndizvo tiwandirire

Urubu, urubu, ton enfant s'est perdu,
C'est très bien, c'est très bien, nous serons moins nombreux.
Urubu, urubu, ton enfant est retrouvé,
C'est très bien, c'est très bien, nous serons plus nombreux.

L'effet poétique est rendu par:

l'alternance de la rime dans laquelle la longueur des lignes alternées est la même (un procédé commun dans les chansons et comptines shonas traditionnelles où une longueur syllabique régulière est maintenue)
la répétition du mot riti qui est lui-même une onomatopée quand on considère le cri de l'oiseau
l'utilisation des verbes composés (ku)-tsongerera et (ku)-wandirira.

Bien sûr, quand j'étais jeune, je ne pensais pas à pourquoi ces comptines se maintenaient mais étant aussi une universitaire shona, j'ai développé une compréhension et une appréciation plus profondes de la forme des chansons, langue et rimes, spécialement du ndau vu que c'est une région où on n'a fait que peu de recherches donnant la priorité aux dialectes…

…Merci d'avoir ravivé ces souvenirs. C'était bien agréable et j'espère que vous aurez davantage de réponses qui pourraient vous donner les différences régionales ou dialectales.

Remerciements

On peut trouver cette comptine dans "Negro Folk Rhymes, Wise and Otherwise", avec une étude par Thomas W. Talley de l'Université de Fisk (1922). Voilà ce qui en est dit :"Dr. C. C. Fuller: un missionnaire à Chikore Melsetter, Rhodésie, Afrique, a eu la gentillesse d'assurer la transmission au collecteur de cette comptine écrite en ndau de la part du Rev. John E. Hatch, aussi missionnaire en Afrique du Sud."

Merci beaucoup à Misodzi Sithole d'avoir partagé ces renseignements sur cette comptine !

Ndinobonga!