Peggy, Does You Love Me Now?
C'est une chanson que chantaient les esclaves. Jenny Proctor, une ex-esclave, a dit à un interviewer dans les années 1930 que "Peggy Does You Love Me Now" était chanté en allant vers les champs de coton. Les esclaves qu'elle connaissait ramassaient du coton pour leur propre usage tôt le matin avant de commencer à travailler pour le propriétaire des esclaves.
Ci-dessous est ce que Jenny a écrit à propos de la chanson. [J'ai mis les explications supplémentaires de Jenny entre crochets au milieu de la chanson.]
"On écossait le maïs parfois, mais les blancs récoltaient tout l'amusement et les nègres le travail. Nous n'avions pas de récolte de coton à part juste pour récolter le nôtre. Je peux entendre les Noirs maintenant, allant au champ de coton avant le jour, en chantant…"
Peggy, Does You Love Me Now?
Peggy, est-ce que tu m'aimes maintenant ?
Chanson de travail
Chanson de travail
(Anglais afro-américain)
(Français)
"Peggy, does you love me now?"
["One ole man he sing…"]
"Sat'day night and Sunday too
Young gals on my mind,
Monday mornin' way 'fore day
Ole marster got me gwine."
Chorus:
Peggy, does you love me now?'
["Den he whoops a sort of ni-er holler, what nobody can do jes' like dem ole time darkies, den on he goes…"]
Possum up a 'simmon tree,
Rabbit on de ground
Lawd, Lawd, 'possum,
Shake dem 'simmons down.
Peggy, does you love me now?
Holler
Rabbit up a gum stump
'Possum up a holler
Git him out little boy
And I gives you half a dollar.
Peggy, does you love me now?
"Peggy, est-ce que tu m'aimes maintenant ?"
["Un vieil homme chantait…"]
Samedi soir et dimanche aussi,
Des jeunes filles plein la tête,
Lundi matin bien avant le jour,
Le vieux maître me fait partir.
Refrain :
Peggy, est-ce que tu m'aimes maintenant ?"
["Puis il pousse une sorte de hurlement de nègre* que personne ne peut faire comme les noirauds* de l'ancien temps, puis il continue…"]
Un opossum dans un plaqueminier,
Un lapin par terre,
Seigneur, Seigneur, opossum,
Fais tomber ces kakis en secouant.
Peggy, est-ce que tu m'aimes maintenant ?
Hurlement
Un lapin sur une souche de gommier
Un opossum en haut d'un arbre creux***
Sors-le de là, petit garçon
Et je te donnerai un demi-dollar.
Peggy, est-ce que tu m'aimes maintenant ?
Notes
* J'ai traduit littéralement l'original même si ce n'est pas du tout politiquement correct. -Tatie Monique
** Lisa a ajouté "tree" parce qu'elle pense que ça se réfère à une souche de gommier. Si quelqu'un sait s'il en est autrement, faites-le-nous savoir, merci.
*** Lisa a ajouté "in" là parce qu'elle pense que ça voulait dire que l'opossum était monté dans un arbre creux en vitesse.
Remerciements
Cette chanson a été consignée dans les Work Projects Administration's Slave Narratives. Le gouvernement a envoyé des enquêteurs pour parler avec des ex-esclaves et consigner ce qu'ils avaient à dire. Cette chanson provient d'une interview de Jenny Proctor.
Note sur Jenny Proctor issue des fichiers du WPA : Jenny Proctor était née en Alabama en 1850. Elle était une esclave de la famille Proctor et a commencé à travailler dans la maison quand elle était une très jeune enfant. Dès qu'elle a été considérée assez âgée pour faire des travaux des champs, on la conduisait avec les autres esclaves depuis le petit matin jusqu'à tard le soir. Le conducteur était cruel et administrait de sévères corrections à la moindre provocation. Jenny est restée avec ses propriétaires après la fin de la Guerre Civile, non par choix mais parce qu'ils avaient été tenus dans une si grande ignorance qu'ils ne savaient pas comment gagner leur vie. Après la mort de son maitre plusieurs années plus tard, elle et son mari John Proctor, sont allés au Texas dans un chariot couvert tiré par des mules et se sont établis dans le comté de Leon près de la vieille ville de Buffalo. Là, ils ont travaillé comme métayers jusqu'à la mort de son mari. Elle est ensuite allée à San Angelo au Texas avec son fils avec lequel elle a cohabité pendant de nombreuses années.
Photos: Jenny Proctor