Cé qu'è lainô
Au début du XVIIème siècle, il y avait des conflits religieux à Genève entre les catholiques (soutenus par le Duc de Savoie) et les réformateurs calvinistes. On a appelé un de ces conflits l'Escalade. Il a eu lieu dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602. L'armée du Duc de Savoie a essayé d'assaillir la ville de Genève. Quand ils ont essayé d'escalader les murs de la ville, les habitants de Genève les en ont empêché.
Il existe une légende selon laquelle une Genevoise, Catherine Cheynel (mère de 14 enfants, surnommée "Mère Royaume") a pris un grand chaudron de soupe bouillante et l'a versé sur les attaquants, en tuant un. Ceci créa un tumulte, qui a son tour permit de réveiller les gens de Genève, ce qui leur permit de défendre leur ville.
Cette chanson parle de L'Escalade. On la chante pour la Fête de l'Escalade qui est un jour férié à Genève qui célèbre cette légende et la victoire. Les gens mangent de la soupe, les enfants vont de porte en porte en costumes chanter la chanson de l'Escalade et les gens remplissent des chaudrons en chocolat de "légumes" en massepain qu'ils écrasent et mangent.
La chanson "Cé qu'è lainô" a été composée en 1603, après l'Escalade. La chanson complète comprend 68 couplets bien qu'aujourd'hui, on n'en chante en général que 3 ou 4. Cette chanson est aussi considérée comme l'hymne de Genève.
Cé qu'è lainô
Celui qui est en haut
Chanson de l'Escalade
Chanson de l'Escalade
(Arpitan)
(Français)
Cé qu'è lainô, le Maitre dé bataille,
Que se moqué et se ri dé canaille;
A bin fai vi, pè on desande nai,
Qu'il étivé patron dé Genevoi.
A bin fai vi, pè on desande nai,
Qu'il étivé patron dé Genevoi.
I son vegnu le doze de dessanbro
Pè onna nai asse naire que d'ancro;
Y étivé l'an mil si san et dou,
Qu'i veniron par là ou pou troi tou.
Y étivé l'an mil si san et dou,
Qu'i veniron par là ou pou troi tou.
Dedian sa man il y tin la victoire,
À lui solet en démure la gloire.
À to zamai son Sain Non sai begni!
Amen, amen, ainsi, ainsi soit-y!
À to zamai son Sain Non sai begni!
Amen, amen, ainsi, ainsi soit-y!
Celui qui est en haut, le Maître des batailles,
Qui se moque et se rit des canailles
A bien fait voir, par une nuit de samedi,
Qu'il était le patron des Genevois.
A bien fait voir, par une nuit de samedi,
Qu'il était le patron des Genevois.
Ils sont venus, le douze de décembre
Par une nuit aussi noire que l'encre ;
C'était l'an mille-six-cent-deux,
Qu'ils sont venus par là un peu trop tôt.
C'était l'an mille-six-cent-deux,
Qu'ils sont venus par là un peu trop tôt.
Dedans sa main, il y tient la victoire,
À lui seul en demeure la gloire.
À tout jamais son Saint Nom soit béni !
Amen, amen, ainsi, ainsi soit-il !
Qu'à tout jamais son Saint Nom soit béni !
Amen, amen, ainsi, ainsi soit-il !
Notes
Elle est écrite en dialecte genevois de la langue arpitane. L'arpitan est aussi appelé francoprovençal (en un seul mot pour éviter la forme plus ancienne de franco-provençal pour bien montrer qu'il ne s'agit ni de français, ni de provençal, ni d'un quelconque mélange des deux).
Partition
Remerciements
La seconde photo montre un chaudron de chocolat qu'on mange pour la Fête de l'Escalade. Elle provient de Schutz sur Wikipedia
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